Le 6 janvier marque la fin des célébrations des fêtes de « fin d’année » (ou de début d’année du coup…) par l’épiphanie ou la fête de la Nativité pour les chrétiens orthodoxes. En effet, selon le calendrier grégorien, la commémoration de la naissance de Jésus a lieu le 6 janvier.
L’épiphanie est une fête chrétienne célébrant l’hommage des rois mages à l’enfant Jésus. Dans certains pays, comme l’Espagne, c’est ce jour là que sont offerts les cadeaux, puisqu’ils sont apportés par lesdits mages.
L’origine des « Rois mages »
La seule allusions à ces mages dans la Bible se trouve dans l’évangile de Matthieu mais il n’est précisé ni leur nombre ni leur nom et leur provenance est simplement l’Orient. Leur statut de « rois » apparaît au début du IIIe siècle dans les écrits de Tertullien, théologien et philosophe carthaginois. Dans le même temps, Origène, l’un des Pères de l’Eglise, fixe leur nombre à trois. Au VIe siècle, on leur donnera le nom de Gaspard, Melchior et Balthazar. Dans La légende dorée, Jacques de Voragine explique qu’il s’agit là de leurs noms grecs. On les appelle également Appellius, Amérius et Damascus en latin ou Galgalat, Malgalat et Sarathin en hébreu. Malgré ce, jusqu’au XIIe siècle, le nombre de mages ayant rendu hommage au Christ reste fluctuant selon les régions du monde.
Qui sont les rois mages ?
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Gaspard, roi des Indes, représentant l’Asie, était « jeune, sans barbe, rouge de couleur ». Il « offrit à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité »,
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Melchior, roi des Perses, représentant l’Europe : « C’était un vieillard à cheveux blacs, à la longue barbe. Il offrit de l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ »,
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Balthazar enfin, « au visage noir, portant toute sa barbe », roi de Tarse et d’Egypte, représentant l’Afrique, offrit la myrrhe. « La myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir ».
Cette tradition donnera naissance, en art, au thème iconographique très populaire de l’Adoration des mages dès la fin du Moyen-Age.
Le gâteau des rois
L’épiphanie est souvent fêtée le deuxième dimanche après Noël. La date du 6 janvier n’a été fixée officiellement que très tardivement, en 1801. C’est à cette occasion que l’on « tire les rois » et que l’on mange la galette à la frangipane ou la brioche dans le sud de la France.
Cette fête est un des derniers vestiges des Saturnales de l’Antiquité romaine déjà évoquées dans l’article sur les origines de Noël. Le 6 janvier était en effet la date de clôture des fêtes liées au solstice d’hiver. A cette occasion, on faisait des galettes garnies d’une fève et celui qui la trouvait dans sa part devenait le « Roi du banquet ». Maître ou esclave, il pouvait alors faire ce que bon lui semblait durant le reste de la journée.
Le gâteau des Rois que l’on connaît aujourd’hui, avec sa fève et son sujet, n’apparaîtra qu’au XIVe siècle. La coutume veut que le plus jeune des convives se cache sous la table pour choisir qui recevra chaque part du gâteau pour éviter toute tricherie.
Les collectionneurs de « sujets », ces petites figurines que l’on trouve dans les gâteaux / galettes des rois, sont appelés des favophiles ou fabophiles.
La Befana
En Italie, une tradition est associée à l’Epiphanie : la Befana.
C’est dans la nuit du 5 au 6 janvier que passe la Befana en Italie. Il s’agit d’une vieille fée (ou sorcière) qui se déplace sur un balai et qui, comme Saint Nicolas et le père Fouettard réunis, distribue des bonbons aux enfants sages et des charbons aux autres. Les familles lui laissent des biscuits, une mandarine ou de la soupe de haricots et chaque année, les italiens brûlent un mannequin à son effigie pour célébrer la nouvelle année. Nous sentons bien ici l’influence des légendes anciennes. L’Eglise a créé une histoire pour la Befana afin de rendre cette tradition plus acceptable. Dans la version chrétienne, il s’agit d’une vieille femme qui aurait refusé de suivre les rois mages après la naissance de Jésus et qui, ayant changé d’avis, erre toujours à la recherche de l’enfant divin.
La fête de la Befana marque aujourd’hui la fin des fêtes de fin d’année.
Extrait de la conférence « Les origines de Noël »
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