Description
À la Renaissance, avec la redécouverte et l’intérêt croissant pour les arts et civilisations de l’Antiquité classique, le rapport des artistes à l’Homme change. Les théoriciens de l’architecture portent alors un intérêt tout particulier aux proportions du corps humain. Qu’il s’agisse de les appliquer aux ordres d’architecture ou à l’édifice tout entier, l’Homme devient « la mesure de toute chose ».
Les ouvrages théoriques sur l’architecture vont devenir des laboratoires des idées dans lesquels l’anthropomorphisme va trouver une place importante. Les tentatives de faire correspondre les proportions du corps humain avec celles d’un édifice vont rapidement évoluer vers une superposition de profils architecturaux et humains. L’architecture devient une représentation du corps humain, lisible pour celui qui sait la décrypter : on assiste alors à la naissance de la notion d’édifice-corps.
D’application plus concrète, l’étude des ordres d’architecture devient le terrain privilégié des théories anthropomorphiques qui seront développées par la grande majorité des architectes de la Renaissance jusqu’au siècle des lumières. Parmi les ordres de colonnes hérités de l’Antiquité, l’ordre cariatide donnera lieu à des interprétations historiques, allégoriques et philosophiques des plus complexes. Alors que ces corps d’hommes et de femmes servant de colonne viennent orner les édifices, va se poser la question de la légitimité de leur utilisation. Doit-on considérer cariatides comme des éléments d’architecture à part entière ou comme de simples représentations ornementales ? Peut-on décemment utiliser l’image de l’Homme comme support architectural ?
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